A la tierce… Textes


A la tierce, enfin la délivrance.
Avec ses cris d’après la pondaison
il regrette déjà sa bulle et
par vengeance, bientôt lui mordra
la pointe bistre du mamelon.

Exit la couvade, coupé le cordon,
jeté le placenta. Celle qui l’a vêlé
enferme et ballotte dans ses bras
l’étranger, son bébé ratatiné.
Qui sait s’ils vont se relier ?

Va-t-elle l'affectionner, le refuser,
ce fruit de ses entrailles ?
Pour la guerre : du bétail.
Saints protecteurs, qu’il grandisse,
que jamais, il ne pourrisse.

Sa génitrice, va-t-elle le créer beau,
le convertir en machine, en robot,
le protéger dans son innocence
sans pour autant le rendre idiot
ou l’accabler de ses propres espérances ?

Anxiété. De pauvres leurres
de « mèredurer », de « pèredurer ».
Chapelet égrené de toute éternité
quand chacun meurt à son heure
de sa mesquine vie endeuillé.

Viendra l’instant de la délivrance
ou éternels frustrés de l’enfance,
nous aspirerons au giron de la mère.
Sonnera le glas de l’ultime bol d’air,
qui épongera les larmes amères ?

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